Il était un jour un vieux petit homme bien droit dans son costume à chemise blanche.
Il avait de fines lunettes, des yeux gris, les mains qui tremblent.
Il était propriétaire.
Assis à côté de lui était un grand marin roux, le visage émaillé de taches brunes, les lèvres écaillées d’embruns, robuste et planté d’aise dans un pull de jour ordinaire.
Il était locataire.
Le vieux petit homme gris était venu me dire que ce marin son voisin avait détruit une porte à lui.
Le grand marin roux me souriait que le vieux petit homme gris lui faisait des histoires de pluie: il avait bouché de parpaings la porte extérieure commune aux deux logis, pour plus que l’eau du ciel ruisselle dans son jardin. Le grand marin roux avait juste repoussé la porte commune… tombé les parpaings sous sa large main….
Le vieux petit homme gris n’aimait ni l’eau ni les hommes. Il était né dans un quartier de champs, le quartier de la Belle de Mai à Marseille; il n’avais pas compris qu’il ait dû changer.
J’ai dit au vieux petit homme gris que je ne pouvais rien faire pour lui.
Le grand marin roux s’en était allé d’un pas pressé à sa vie.
Le vieux petit homme gris s’était arrêté à la machine à distribuer les boissons, avait tenté de mettre un Euro dans la fente morte: la machine était bien garnie, mais débranchée depuis des lustres pour cause de rats qui rongent.
Les rats, gris, aiment grignoter les fils à boissons.
J’ai dit au vieux petit homme gris que je ne pouvais encore rien faire pour lui.
Il était alors parti dans un vague sourire: aujourd’hui il avait tout tenté….
Pendant ce temps, un petit homme faisait un show au palais du Pharo, quartier Sud de Marseille donnant sur l’eau.
L’était pas venu voir les hommes en bleu, en gris, en rousseurs, pour leur prodiguer les mots qui donnent moins peur.
Il était le lendemain de ce jour, vieux petit homme gris en pantalons à poches, débardeur et blouson de toile beige avait peur: il venait de se prendre la tête avec un jeune assis sur son perron qui disait qu’il n’appréciait pas son ton.
Vieux petit homme gris avait prit une gifle; reconnu personne sur les photographies d’archives.
Ne pouvant plus rien pour lui, je l’avais fait raccompagner à la maison.
Il sera un jour demain, vieux petit homme gris appellera au commissariat, dira que son quartier est infâme, qu’il n’ose plus sortir de chez lui.
Les hommes en bleu lui diront qu’ils ne peuvent rien faire pour lui, l’autre petit homme de show n’ayant pas voté assez de crédit d’hommes ou de véhicules, pour multiplier les préventions.
Ut le 01/10/2008