Et ne serions nous pas toutes voilées?
Et ne serions-nous pas tant révoltées du seul fait que certaines femmes -sous couvert de religion: il faut bien un prétexte à chaque acte humain- nous l’exhibent, ce voile?
Est-ce que cela pose un problème aux hommes? Je veux dire, esthétiquement, bien sûr!
Pourquoi tant de passion autour d’un sujet apparemment anodin: un foulard sur les cheveux d’une fille….?
Quand j’étais petite ma mère me mettait un chapeau ou un foulard sur la tête pour aller à la sacro-sainte messe du Dimanche matin; ce trajet hebdomadaire de la cellule familiale qui casse les soucis et les intempéries du monde, pour un repli chanté, tous unis vers rien -la religion- contre l'inconnu, dehors.
Une occidentale, même à 11 ans, se croit prisonnière de ce qui enserre le siège de la pensée.
Une orientale protège ses pensées et son intime.
Deux antagonismes.
Mais toutes les femmes du monde ont une pudeur infinie à protéger. L’occidentale ne veut pas en entendre parler; l’orientale le crie haut et fort sous le silence du voile.
J’ai souvent pensé à ma mère ces derniers temps…. Et malgré tout l’amour et toute la haine que je lui voue; et malgré la distance en kilomètres; et malgré mes maternités… Est-ce que je ne suis pas restée accrochée à elle comme un bébé au sein?
Mère référence, symbole d’amour et de nourriture… de vie!
Et nous, femmes « modernes » trop vite grandies dans un monde de mecs, faut qu’on coupe le cordon ombilical très vite; pour l’insertion sociale, l‘indépendance…
N’est ce pas ce qu’on nous dit? Ou ce dont on tente de nous convaincre?
Le foulard des filles qui vont au lycée ou à la fac n’est-il pas l’inverse de tout cela: « J’ai un foulard = je suis attaché, liée, emmêlée à tout jamais à ma famille… à ma mère; et je porte bien haut les couleurs filiales; et je vous emmerde, vous les sans attaches, les sans valeurs, les sans papiers de l‘âme! »
Sauf que l’âme existe, même sous des tonnes de cheveux au vent.
Alors... les femmes ne portent-elles pas un voile invisible qui replie l’adulte en foetus quand l’incompris pleure sur un lit?
Ne serions nous pas toutes frustrées, à en crier de honte contre toutes celles qui portent haut ce symbole de la flamme familiale à l’odeur de lait maternel; dans une société qui enfouit ses vieux loin derrière la réussite sociale ou intellectuelle?
Honte du vide?
C’est quoi une famille, sinon une tente à protéger des grandes bourrasques de la vie, des pluies de la solitude, de la terreur de la mort?
De l’immense colère de la naissance???
Notre société nous veut fortes et libres…. Et le voile? Le voile sur l’intime d’une fille avec sa mère? Cocon qu’il faudrait surtout oublier soit disant pour sur-vivre, il est où donc, sinon sur les cheveux cachés, protégés, tus, de nos sœurs abhorrées?
Jalousie d’une société envers une autre, d’une solitude effroyable envers le nid qui aide à grandir…?
Ne serions nous pas toutes voilées?
Ut le 20/04/2009
Mes amours, hier j'ai lu tous vos commentaires...........