Les gitans squatteurs de nuits descellent le silence, brûlent le soir de leurs yeux noirs, écaillent l’été sourd et lourd de cris d’enfants, de crasses éraillées, de guitares aux plaintes indéfiniment désaccordées.
Les chevelures des femmes font des feux-follets sombres.
Les doigts des hommes grattent et claquent des rythmes stridents et graves comme du cuivre.
Et la couleur de tous ces bruits balance d’un coup de rein des volutes effrontées, des robes sensuelles.
C’est comme si le soir déshabillait ses couches de misères, et mettait des rires saccadés aux galères, des chants sur toutes les faims; rutilait de survivre.
Au bleu de la lune, les gitans squatteurs de nuit ne comptent plus, dans les creux des paumes sales, le tintement des pièces quémandées; dépensées.
Les squatteurs de nuit remplissent l’été rauque et ivre.
Les gitans traversent le temps…
Ut le 16/08/2009