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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 04:35

 

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Même si le jour n'est pas encore mort parce qu'on a truqué le temps avec nos aiguilles de montres, souvent en fin de service dans l'ascenseur du commissariat, on rencontre les yeux palanqués.

Au compte goutte ; les uns après les autres ; en grand silence.

Ils glissent presque sans faire de traces. Faut dire que sous les yeux palanqués la peau est tellement pâle et triste, qu'à peine ces humains là ressemblent à ceux qu'on connaît.

Bien sûr ils le savent et font vie à part ; même dans l'ascenseur.

 

Je me changeais pour partir ; elle se changeait pour prendre son service.

Elle avait les yeux noyés dans des orbites effondrées, et la peau du visage si blanche, si molle.

Pas plus de 35 ans certainement.

Des années de nuit, certainement aussi.

Elle boutonne une chemise qui ressemble à son visage.

Clic-clac-clac, le pistolet est vérifié puis armé. Clac, à la ceinture... ça lui a pris quelques secondes. Un automatisme comme un autre. Elle prend son pétard comme une femme d'ailleurs attraperait son sac pour aller faire trois courses.

 

Je lui souris à peine, comme une excuse.

Cette fille a de grosses lèvres blêmes, et un sourire immense qui éclaire ses yeux.

C'est fugitif mais c'est beau.

Une femme belle sous un visage et un uniforme avachis, sous des cheveux blonds raides courts, même pas coiffés.

 

Elle me parle de son enfant. Que c'est pour être plus souvent tout contre lui qu'elle a choisi de travailler la nuit.

 

Dans cette ville où on bosse toutes les deux, aujourd'hui on a tiré sur un flic.

 

...Pourvu qu'on ne fasse pas de mal à cette flic-là... jamais!

 

Ut le 30/03/2011

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commentaires

J
<br /> <br /> Je te dis que je suis contnte de te retrouver de temps ici. Où tu nous appartais telle que tu es dans ta vie courageuse malgré tes" yeux palanqués"<br /> <br /> <br /> Bisdoux<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Grave, comme l'émotion qui traverse l'écriture et la lecture ; partage mêlé du plaisir des mots et poids de leur évocation. Une vie ordinaire et si unique cependant qui ne tient même pas à la<br /> sécurité d'une arme glissée comme le mouchoir dans la poche. C'est beau et triste à la fois.<br /> <br /> <br /> Contente de te relire à nouveau, Ut. bises<br /> <br /> <br /> <br />
U
<br /> <br /> Je t'embrasse.<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> <br /> un petit coucou .....profites-tu un peu de ce beau printemps ????????<br /> bizzzzzzzzz de la jardin zen<br /> <br /> <br /> <br />
U
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> <br /> moments de vie pris sur le vif; tu fais un dur métier qui doit laisser des traces et te suivre jusqu'à la maison .<br /> <br /> <br /> Et puis vivre avec la peur d'être pris pour cible ou d'être obligé de tirer , cela ne doit pas être facile à gérer;<br /> <br /> <br /> BISOUS<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> Il faudrait ne faire de mal à personne, jamais, alors elle pourrait aller se reposer, être mère à temps complet, vivre autre chose, autrement.<br /> <br /> <br /> Il faudrait une vie où la folie ne gagnerait jamais.<br /> <br /> <br /> Il faudrait que le mal qu'on porte en nous ne se tourne jamais contre les autres.<br /> <br /> <br /> Il faudrait que les hommes ne soient que bons.<br /> <br /> <br /> Il le faudrait.<br /> <br /> <br /> Comme cela ne se peut pas.<br /> <br /> <br /> Il faut des femmes comme vous, aux vies morcelées entre ce qu'elles portent en elles de vie et de défense de la vie.<br /> <br /> <br /> Il faut des femmes qui se lèvent la nuit pour porter des pistolets et des enfants.<br /> <br /> <br /> Il faut des femmes qui le peuvent et qui le font bien.<br /> <br /> <br /> Il le faut.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
U
<br /> <br /> Baisers.<br /> <br /> <br /> <br />

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  •  Elle est comme la note, volatile et grave. Elle écrit comme elle peint: pour oublier de se souvenir, et donner en partage; participer à l'ouvrage. 
donner l'encre ou les couleurs de sa symphonie à une note.
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