Bonjour,
Toi,
Il y a plein de cages à enfermements.
L'écriture en est une.
La peinture en est une autre.
Qui sont des accouchements solitaires, hermétiques, tant que la phrase n'est pas écrite ; tant que la toile n'est pas aboutie. Car personne, pas même l'auteur qui chercher, cherche, ne peut en pressentir le sens.
Une petite pensée vers Dieu - ou chaque Dieu – ainsi si seul.
L'aveu de la création ne se choisit pas ; n'a aucune rationalité : c'est un impératif enfermé dans une prison à multiples fenêtres vers toi qui liras, qui ressentiras... si d'aventure l'oeuvre est réussie - ce balbutiement de communication silencieux.
Solitaire.
Et ces temps-ci je suis coincée sous des éclats d'orangers et de bleus.
Voilà pourquoi tu ne m'as pas vue, je ne t'ai pas lu(e), répondu : l'ordi' ouvert ne signifiait rien ; les mots les uns les autres bien rangés ne m'étaient qu'un regard muet sur l'écran.
Mais la fièvre du corps malade est venue ; et voilà qu'il m'est impossible d'être debout au chevalet ; la main ferme.
La fièvre a coulé, et j'ai rêvé d'un long ; très long poème qui tenait à angle droit l'immense page du cahier.
Et au réveil trempé au milieu de la nuit, du meilleur d'un Doliprane, j'ai jeté la veste et le pantalon qui protégeaient mes tremblements glacés. ..Et il a fallu que je te parle, Cali la blanche allongée sur la feuille que je t'écris.
Parce que toi tu es dans l'ordi' ; toi les lèvres qui ne bougent pas ; et ta lecture de moi, tes commentaires à toi posés uniquement pour moi... auxquels je ne réponds pas...
Alors te dire que je ne t'oublie jamais ; que je suis uniquement occupée à une autre ouverture vers Toi, amour virtuel : la fenêtre de la peinture... solitaire souffrance et jouissance tout à la fois....
C'est bien maladroit tout ce que je te dis là... les mots sont si loin...
Alors je me recouche.
Je t'embrasse.
Ut le 16/01/2010.