Papillon dans la glace de Michel
Un papillon, c’est l’envol d’une couleur, la métamorphose d’un atome qui, à tire-d’aile, est passé de l’état de rampant à l’état de frémissant. C’est l’éphémère qui vient aspirer, insaisissable, le nectar de l’instantané ; c’est la course effrénée vers l’éclair fragile des fleurs.
De son berceau chrysalide à son cercueil de verre, il ne cessera de folâtrer à la recherche de la grande éclosion, celle qui épousera le contour de ses antennes…
Maxime
Au commencement, un frémissement. Des couleurs donnent vie à un cocon terne. La métamorphose commence. Des ailes fragiles apparaissent puis, d’un battement indétectable, il prend son envol vers une liberté infinie. Les antennes frétillantes, le vent s’abat sur lui, lui faisant rappeler qu’il n’est qu’un fragile mélange de couleurs éphémères. Une brise plus légère se fait sentir et il se laisse emporter, faisant une trainée de couleurs insaisissables derrière son chemin.
Le papillon nous entraine dans une euphorie où chaque battement d’ailes apporte un subtil mélange de gaieté au décor, où chaque détail de l’environnement compte.
Il peut, en un instant, nous plonger dans l’oubli.
La nuit tombe, les rayons du soleil se font moins denses, les couleurs s’atténuent, le rêve prend fin, la métamorphose se termine.
Gabriel
Papillonnant ma pensée
A toute heure du jour, toute la nuit
Part a volo, à vélo
Insaisissable mémoire
Loin, très loin de la réalité
Laisse frémir les souvenirs
Oniriques, flamboyants, éphémères
Nuls ne resteront de ces noirs papillons
Michèle
Plongée sous les arcades de mes pensées
Allongée sur le ventre, sur le dos, je combats ta réminiscente venue
Pas possible ! Tu t’infiltres jusque dans les effluves de mon haleine
Irritée, j’empoigne à mains nues ton visage fantasmagorique
Lancinant, tu reviens incessamment vandaliser ma mémoire
Les volutes de toi dansent encore au-dessus de ma vie
Obsession vertigineuse
N’oublions pas que tu n’es qu’un songe, tu n’as jamais existé !
Elsa
PAPILLON ORANGÉ
Pur, léger, silencieux
Ailes ouvertes ou fermées
Papillon de nuit ou de jour
Il vole, vole vers la lumière
Langoureusement, il aime la vie
Libertin, sans en avoir l’air
Ô mon papillon joli,
N’oublie pas que tu es éphémère
Ô mon papillon saumoné
Rosit devant sa bien aimée
Avancez tous les deux en amoureux
Noctambules, profitez de ce moment
Garnissez les arbres de chrysalides
En se métamorphosant, elles deviendront comme vous !
Brigitte
LE VOYAGE
Lointain est toujours le voyage
Etonnant, fortifiant, émouvant
Plus près des hommes et des peuples
Au gré des découvertes multiples
Pour s’ancrer dans nos cœurs
Irradier dans nos âmes
Liberté d’aller et venir
Loisir du choisir
Où aller
N’importe, où l’envie nous pousse
Annie
L'enfant papillon
Comme un envol, comme l'air frémissant, l'enfant pleurait doucement.
En blanc. Bleu-blanc.
Il pleurait les notes égrenées, éphémères, enfuies comme le papillon ailé, tremblotant.
Sur l'air, le vent, au-delà du ciel insaisissable, l'enfant pleurait son air, son chant.
Au printemps, les ailes de sa voix étaient tombées... amère chrysalide des ans...
Dehors, dedans, l'air et le chant, comme le papillon s'envolent, et la voix dégringole d'instant en instant, sur l'antenne du temps de l'enfance.
Comme un envol, comme l'air frémissant, l'enfant pleurait doucement. »
Dominique