Magique photo du net.
C'est fin d'été ; dehors le vent glace les pas rapides, serrés ; le corps aigu vêtu de noir qui monte en silence du bord de l'eau jusqu'à la gare ; jusqu'à l'autre port de l'autre ville.
Et ce matin le ciel est né tellement clair qu'il cisaille les yeux encore pleins de cendres de rêves.
Et la fenêtre du train éclabousse le regard par intermittences acérées entre les feuillages vert tendre, comme neufs encore.
Alors s'y pencher de tout son doux, de toute sa vieille enfance ; laisser couler dedans l'or, les verts, l'argent râpé gris des oliviers trapus et bas.
Deux jeunes parlent et rient fort : il est question de pèlerinage et de Mecque. Pas de recueillement.
L'eau borde quelques secondes le passage du train ; elle est bleu-roi et fait son dos à vagues sans écume : il est trop tôt ; le vent ne l'a pas encore mise en colère.
Les petites gares s'arrêtent les unes à la suite des autres en une trille brève presque joyeuse, puis les arbres reprennent la course hachurée à la fenêtre.
C'est Dimanche.
Et quand on peut voir un peu plus loin dans le trou des arbres, il y a du velours vert sombre enfoui dans l'ombre, qui parle de douillet, ou d'une Autre caresse, peut-être....
A peine....
Ut le 19/09/2010.