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11 mai 2008 7 11 /05 /mai /2008 11:32
L'aîné, l'homme-enfant brun, l'avait attrapée par la main, doucement, et lui avait ouvert la porte de son studio. Elle y avait déposé ses sacs hâtifs, le couffin; le bébé s'tait rendormi, paisible. Et les petites, leurs cartables bourrés de culottes et de cahiers, avaient enfin soufflé leur peur, décontracté leur angoisse; enfin mit dans leurs yeux leur colère contre le mec qui fait mal à maman, qui massacre les coeurs entr'ouverts, même ceux des enfants.
Les aînés et leurs compagnons étaient là. Ils ne jugeaient pas. Ils ont écouté Ut éplucher sa peur et sa honte; ils ont attendu que renaisse son visage.
Ils ont organisé les visites de P. au bébé, se sont chargés des petites... et ont fait barrage: Ut ne devait plus jamais trembler comme ça!
Et Ut s'était redressée, un peu, avec sur le dos le sac alourdi de tout son amour inassouvi, de toute cette vie de tendresse offerte et délaissée; avec son corps disloqué et maigre; avec sa tête qui ne savait plus.

Ils ont tous vécu, par roulement, dans les 35m2 et les 25M2 du fils et de la fille aînés, vingts jours et vingts nuits.
Licence du fils. Major de sa promostion.......
Boulimine d'exupérance de la plus petite.
Et le bébé qui toussait un peu, trimballé sous la pluie rageuse des fins d'hivers, grelottant dans l'évier d'inox trop étroit qui lui servait de baignoire.
Ut qui courait les rendez-vous fantômes des assitantes sociales et les visites épuisantes d'appartements bidons.
Et le fric qui manquait.
Et P. qui la bousculait à tourner autour d'eux, sifflant sa violence retenue.
... Et l'haleine de toutes ces vies qui encordaient Ut, la hissaient vers un devenir.

Ce qui reste de Ut, une fois le nouvel appartement déniché; payé par l'aîné. Récuré et meublé. Une fois la dernière étagère posée... c'est un être maigre, triste et apeuré. Un être qu'elle ne connaît pas; qu'elle ne sait pas habiter.
Ce qui reste de Ut respire par saccades goulues l'odeur de la vie que lui distillent à longueurs de jours et de nuits ceux qui l'aiment et la choient... et désèspèrent d'elle: Ut ne sait plus respirer avec son âme, comme elle le leur a appris... et elle leur traîne sa gueule de cafard sous le nez. Et elle se noie d'éclairs lucides en replis cotonneux d'elle-même sur elle-même. Son coeur enraye sa tête, elle s'enlise de ne plus savoir...
Elle s'abandonne à la douce assurance des siens... et puis les rejette et cours vers P. qui maintenant lui hurle sa souffrance.
... Et si elle n'avait rien compris? Et si P. était la trop pure et dure vérité?????


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commentaires

R
Bonjour je te valide aujourd'hui dans ma communauté, merci à toi d'y participer, je viendrais lire tes articles dans la semaine, bonne continuation et à bientôt
U
<br /> Merci de ta confiance :)<br /> A bientôt.<br /> <br /> <br />
M
Bonsoir utdo, c’est fait, tu es annoncée parmi les Architectes d’intercoeurs. Je viens aussi de rajouter ton blog dans la galerie des Architectes d’intercœurs. Je te souhaite la bienvenue parmi d’autres très belles signatures en poésie, en écriture, en bien d’autres talents aussi que tu pourras découvrir au fil des semaines à venir. Je suis ravi de ton arrivée et j’espère que très vite nous aurons toutes et tous le plaisir de te lire. Je te souhaite la bienvenue. Je suis très ému par la profondeur de ce que tu nous livres avec ces mots desquels je me sens très proche. Amitiés, Marc de Metz.
U
<br /> Grand merci Marc! Je suis très touchée et très honorée de faire partie de ta superbe communauté. C'est une grande jubilation de s'abreuver les uns des autres!<br /> <br /> <br />

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  •  Elle est comme la note, volatile et grave. Elle écrit comme elle peint: pour oublier de se souvenir, et donner en partage; participer à l'ouvrage. 
donner l'encre ou les couleurs de sa symphonie à une note.
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