Il pose à votre oreille, Madame,
le point d’interrogation
d’un à venir,
et puis il le gomme,
d’un coup de regard noyé.
Ses délires en mots en alcool,
Il les déposes au matin
quand il enfile le quotidien,
l’utile et l’assassin.
Etre de vent, d’eau et d’ombres,
il vit à l’abri fracassé des décombres de son passé.
Faut pas croire aux mémoires.
Faut à tout cœur sauter à la tête du bonheur.
Son fric sur le dos, ses épouvantes serrées sur son cœur,
il est le mendiant des leurres d’une petite pièce à bonheur.
Il est vieux, il est tard, ses nuits ont croqué les rires à la lune,
ou bien il les a oubliés, en équilibre sur son désespoir.
Madame il vous attend,
Une main sur son cœur et l’espoir en sang.
Il n’est bientôt plus qu’un pétale abandonné
à la page ouverte aux multiples soupirs,
Aérée du rythme de ses mots
Que le monde entier vient baiser,
Lui à l’isoloir de ses fêlures,
Eux en brouhaha des désirs de l’approcher,
En désespoirs du mirage de l’aimer,
En venin enfoui des jalousies.
Le Passeur de mots est fatigué, Madame.
A vos yeux il voudrait bien accrocher,
pour l'ultime fois,
un carat de bonheur à miroiter sur l’éternité.
Ut le 16/07/2008