On aurait dit qu’il partait dans l’amour comme il partirait à la guerre. St Cyr n’apprend pas les préliminaires ni les tendresses; tranche dans le vif du sujet.
Parce que c’était ça: il mettait un mâle honneur à s’acharner sur son corps à elle jusqu’à son anéantissement à lui.
Il se devait de sortir vainqueur de la bataille, sa bataille à jouir.
Et si le corps vieux n’y suffisait pas, il prenait ses armes; et il réunissait ce corps comme une seule troupe, raide et dur.
Pas un creux, pas un tendre, pas un vallon à caresser pour elle.
Caresser!..
Non… Pousser l’amour en forces, en bouclier contre ce glaive tout entier; amortir les coups de plus en plus rapides, nets, profonds; claques répétées du corps à corps, enfoncements saccadés du corps en corps.
Se raidir jusqu’à ne devenir que planche de fer; tous bleus confondus.
C’était douloureux, bref, mais pas cruel.. c’était l’ordre; l’ordre mâle et puissant qu’on lui avait sans doute toujours demandé d’être. En défaut de lui-même…
Et quand il jouissait, ça faisait un petit grincement; vite. Et puis il retombait.
Alors se relevait l’homme aimé d’elle, raffiné, attentif, prévenant, cultivé; très cultivé…
Dévoué même!..
Un peu trop... fou d’elle.
Ut le 25/09/2009