Appliquées.
Stylos raidis sur le papier ou sucés à la bouche de l'attente à dire.
Les cheveux pendent un peu ; les mains ne les repoussent que s'ils gênent les regards ou les écritures.
Appliquées.
Assises, un peu arrondies, buste penché sur la feuille à consignes.
Silence de l'atelier.
Si quelqu'un non averti entre par la porte vitrée, il est tout de suite happé, mouillé de l'épaisseur ambiante ; de la concentration ; de l'intime fourni au travail.
Appliquées.
Un peu une toux.
Un peu un chuchoti avec Fabien qui explique, si là ça coince.
Un peu un glouti à la bouche du thé servi à l'offrande de l'une ou de l'autre.... avant.
Avant l'écrit.
Appliquées.
Bientôt elles seront tremblantes et trébuchantes dans leurs mots, parce qu'il faudra lire à voix haute ce que le stylo a gratté tout bas... Et même quelques larmes pourront couler, à l'étroit d'une brisure de vie rebondie sur la magie d'un seul mot. Le mot de trop ouvert ; celui qu'on croyait oublié.
C'est ça aussi, l'atelier d'écriture.
Ut le 04/12/2009.