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26 août 2008 2 26 /08 /août /2008 19:55

Elle a posé sur toi son regard secret,
Son regard enfermé sur sa seule vérité.
L'oeil a glissé, cillé, pas raconté.
Quand elle a rouvert ce noir attrait,
Sur le poignard lancé tu as trébuché
Ame touchée
Accrochée
Emprisonnée.

Ut le 26/08/2008

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23 août 2008 6 23 /08 /août /2008 17:13

Il bouge trop vite,
Danse rouge orangée.

Il craque, gonfle et s'élance,
Souffle les hommes accrochés à leurs lances.
Ses pieds frisés d'or
Déflorent un arbre, et puis un autre encore,
Marchent aux collines déjà figées.

Marié au vent, à la fumée,
Il est la poussière de cendres de l'été.

Ut le 21/08/2008

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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 19:55
Tu la repères vite dans le métro, un peu courbée sur sa vie, et pourtant si droite au coin de la fenêtre.
Elle ne regarde pas, penchée sur son intime, les yeux baissés aux impudeurs.
Lampe tempête sur le monde soufflée.
Solitude permise.
Elle n'appartient qu'à elle-même, et son corps te le raconte.
Tu ne regardes qu'elle, et elle ne te verra jamais. 
Elle a l'âge de tous les désespoirs et de toutes les  folies.

Elle devient femme, le sait et le tait.

Ut le 22/08/2008
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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 19:29

Petit matin trop tôt levée

Pour aller bosser.

Garé hébété des corps en torpeur,
Des cris des haut parleurs:
"Train supprimé!
Va falloir vous débrouiller,
Madame Monsieur les usagers;
Madame Monsieur qui allez travailler!
Nous on a décidé de traîner les pieds!"

Tacot de remplacement
Brinquebalant, assourdissant;
Tous ces gens assis, debout, coincés,
Ballottées, prisonniers,
Avec aux poches billets achetés,
Dûment compostés.

Et ce micro qui dérange
Pour hurler à qui ne veut l'entendre
Les excuses réitérées
"Pour la gêne occasionnée"!

Ut le 20/08/2008
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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 17:38
Six heures ce matin.
J'avais un peu pressenti, à l'arrière de l'éveil engourdi, ce remue ménage de bruits aigus sur un refrain sourd de moteurs au ralenti.
Je sors.
Toulon bouillonne, presque sans bruits, en chuchottis: des hommes, des femmes partout, qui s'affairent les yeux gonflés, regards fermés, bouches à peines ouvertes sur les mots qu'il faut bien prononcer malgré la fatigue. Ils vont, ils viennent, trimbalent des cartons, des présentoires, des cintres, des habits déjà dressés à leurs chevalets, prêts à l'exposition.
Cliquetis isolés, détachés et joyeux des bras articulés des étalages qu'on ouvre et qu'on pose en équilibre à la marche d'une place, aux pavés usés d'une ruelle, aux trottoirs étroits d'une avenue bancale.
Grands parasols blancs qui soufflent leurs ailes pour protéger du soleil en préparation.
Dizaines de fourgonnettes blanches, portes ouvertes sur cartons entassés jusqu'au toit; un thermos coincé dans le petit espace bombé d'une portière.
Sourdine de voix lasses; découpe plus claire des saluts des hommes déjà installés sur leur second ou troisième café, qui se retrouvent de marchés en marchés.
Tous les bars sont illuminés et ouverts comme pour accueillir une fête.
Tout autour, la ville encore assoupie, comme en protection, couronne de fiers immeubles gris, ou diadèmes éteints de ruines à squats aux yeux vides et défoncés. La ville qui ne sait pas qu'elle va se réveiller au tumulte grouillant et paillard de la grande braderie de l'été.

Ut le 21/08/2008
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19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 16:24

Le ciel et la mer défilent comme une seule image
quelques fois percée d'arbres vert foncé.
Leurs bleus se ressemblent mais ne se mélangent pas:
 ils ne sont pas faits au même pinceau.
L'un couvre l'autre et lui reflète ses humeurs et son air.
Si la chanson est triste, la mer se fonce et respire moins vite.
Si le ciel s'étouffe de courants d'air, alors la mer se secoue infiniment, se tord et gronde; elle se fronce de dentelles qui giclent sur le vent dans une tentative de noces qui n'aboutiront jamais.
Si le ciel promène quelques bedons de nuages coton,
la mer lui répond en mettant des ombres aux plus bleus de ses sourires en creux ou en rebonds.
Et quand le ciel n'est qu'un bandeau clair qui enserre le monde, la mer ouvre ses fonds, dévoile ses âmes, ruisselle de sueurs transparentes.
Amante avide d'engloutir tout cet air qui lui donne vie.
Cet air qui se presse sur elle, lui donne à goûter, et fait semblant de se mélanger, puis qui d'un coup de hanche se balance et s'envole, dans un large rire; tout au délire de n'être que du vent.

Dans le train poussif aux carreaux d'un jour sur l'autre,
le ciel et la mer défilent comme une seule image quelques fois percée d'arbres vert foncé.

Ut le 18/08/2008

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12 août 2008 2 12 /08 /août /2008 17:27


Du gris partout
Qui plonge sur nous!
Ronds et lourds nuages en sentinelles
Aux portes du soleil!
Tumeurs boursoufflées
Pour qu'un souffle d'air trop chaud
Les perce en fine pluie ridée,
...Et peut-être nous grille quelques lambeaux
D'éclairs brisés.
Ils sont juste là pour se pavaner,
Dire que ça y est:
Les congés faut oublier!
Nuées en labeur
Pour nous gâcher les transparentes sueurs
De quelques semaines de chaleur
Qu'on lavaient en riant sur un doigt de mer,
Sur un frisson d'écume et d'air.
Ventripotents nimbus,
Nuages trapus, de leur personnes imbus!
On dirait qu'ils se sont mit d'accord
Entre mauvaises humeurs concentrées
Pour nous effacer de l'année
Notre seule note d'or!
Ce matin ils m'ont gribouillé l'aube
Qu'en secret j'épie
A la glisse de la nuit!
Sont encore somnolents, ils minaudent,
...Mais je les sais vigilants
Pour au premier degré incommodant
Le soleil ils terrassent
Déversent le ciel dans une grimace,
Sur les cris des enfants,
Des vacances et de l'insouciance.

Ut le 12/08/2008 


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11 août 2008 1 11 /08 /août /2008 22:31

Les grillons empaquettent la nuit
La crissent en silence
Sur le pas d'une insomnie.

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Les grillons déroulent les buissons
Ecrivent le brouillon
Des sommeils gourds
Sous l'espace de velours.

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Les grillons parfument la nuit
D'éveils balbutiés
D'aurore hébétée
Des mémoires défraîchies.

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Les grillons de nuit
Notes aigües et confondues
Ouvrent le matin, confus
De déchirer du Paradis.

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Les grillons de l'aube
Restituent conscience
En monocorde constance
D'un jour en renaissance.

Ut le 11/08/2008

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8 août 2008 5 08 /08 /août /2008 06:25
Tu clopes, tu clopes,
Je le vois au gris de ta peau,
De ton visage brouillé, pas beau;
Aux craquellements
Qui rétrécissent ta bouche, au fil des ans.

Tu clopes, tu clopes,
Je l'entends à la râpe
De ta voix en descente d'octaves,
A cette toux qui dérape.

Tu clopes, tu clopes,
Je le sens du soir au matin
Dans tes cheveux, à ton parfum.

Tu clopes, tu clopes
Et on en subit les chagrins
Quand le manque tremble tes mains
Soulève le bruit malsain
D'une subite colère sans lendemains.

Tu clopes, tu clopes
Et le monde respire à volonté
Les volutes bleues du papier
Que crache ton nez,
Qui déposent en fumée
Une sale odeur de cramé!

Ut le 07/08/2008

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7 août 2008 4 07 /08 /août /2008 17:06

Roucoule
Enroule, déroule
Les plumes de ton cou.

Bécote
Virevolte
A la mie de ta vie,
A ton nid.

Envols
Pics au sol
Reviens au nid,
Becques les petits.

Repose en duo
A la cime du poteau,
Discute à voix basse
Avec Madame, à vos places.

La grande ville l'a permit
La grande ville de vos abris
A toi ta femme et tes petits,
La grande ville aux pigeons salie.

Ut le 07/08/2008


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  •  Elle est comme la note, volatile et grave. Elle écrit comme elle peint: pour oublier de se souvenir, et donner en partage; participer à l'ouvrage. 
donner l'encre ou les couleurs de sa symphonie à une note.
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