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6 août 2008 3 06 /08 /août /2008 22:11

Petite pluie fine de l'ennui.

Assis en nonchalance
Au gris du carreau,
Un chat baille en silence.

Puis il essuie, yeux clos
L'une et puis l'autre ses pattes aux poings fermés,
Petites boules de soie en griffes serrées.

Puis la langue râpeuse
Magnifie le pelage de l'encolure à la queue
Au rythme paresseux
D'un va et vient appliqué,
Dédaigneux des regards apposés,
A l'abri de toute impudeur,
Assuré de sa hautaine beauté.

Il s'arrête, soupire,
Sourit, s'étire,
Croupe relevée
Yeux clignés
Moustaches épanouies
Griffes acérées.

Puis il reprend la nonchalante pose,
Il tourne ses yeux verts au carreau
Et doucement repose
En monotonie de silence soyeux
A l'averse à peine douloureuse
De l'ennui.

Ut le 06/08/2008


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3 août 2008 7 03 /08 /août /2008 22:36
A la bordure de la naissance et de l'expiration de l'eau indéfiniement renouvelée, je rêve le monde en gouttelettes.
Ces minuscules gouttes qui s'unissent pour créer l'eau ressemblent à l'être unique qui a, relié à l'innombrable des autres, créé le monde, l'humanité dans son essence.
Dieu n'est pour rien dans tout ça; l'atome en est l'opérateur roi.

Il y a trop de choses, beaucoup top de choses à écrire. Le monde peut bien écrire tant et plus, penser et réfléchir, et mettre tout ça en mots, jamais un être ne pourra raconter toutes ces vies qui l'ont fait, lui, unique et pourtant d'univers; participant de lui et acteur des vies autour; né et mort d'elles.

L'écriture réunit mais sépare: elle met une vitre entre les autres et soi; la vitre qui est le regard, et la traduction de ce regard.
Ecrire devient solitude, pour écouter cette distance et la traduire en mots.
Ecrire est un peu de voyeurisme, sur soi et sur les autres.
On n'invente rien: on traduit ce que la vitre nous reflète, intimement, soi et son envers, comme au ressac translucide de la vague. 
La vague se décline sur la transparence au sable ou à la roche, ou aux cailloux; elle lisse ce sol comme le regard, la pensée lissent toutes nos vies, à l'écriture.

Je voudrais écrire toutes mes vies; vous raconter l'âme de mon être; mon unité, l'intrinsèque de nous tous.

Las! Il ne nous reste plus qu'à rire ensemble, comme le grand éclat transporté de la mer, sans ni naissance ni mort, la source n'étant jamais tarie et éternellement renouvelée.

Sourire de la mort, car elle n'existe pas; et pourtant en parler et tenter d'en détourner notre peur, parce qu'individuellement elle nous appartient: elle décroche nos corps à la naissance d'autres, les mêmes, nous.

Comme je voudrais participer à ma mort enroulée dans l'humanité vivante et tonitruante; céleste; atome d'univers.

Ut le 03/08/2008
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2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 19:00

Au Panier, la place des Treize Coins ripaille
En pastis, en retrouvailles.
Il y a là le maçon du chantier d'à côté
Qui trinque à l'ivrogne avéré,
La mamie aussi est de la partie
Sur sa chaise perso, un peu avachie,
Et puis la putain du coin
Avec le cantonnier malin
Qui a laissé l'eau couler
Tout au long de la rigole.
Aux Treize Coins ça piaille,  ça rigole
Tous les midis à l'ombre des chataigners
Avec le patron qui offre sa tournée
Et la jolie serveuse au blanc tablier.
Rien à faire des étrangers,
Des photographes alléchés,
Ils sont là pour partager
Raconter, quelques fois pleurer,
Chacun de l'autre copain
Du pastis, des potins.

Ut le 02/08/2008

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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 19:45
Et pour le boulot
Demain sera encore l'heure du métro,
De tous ces regards clos
Derrière les lunettes noires
Comme des masques en miroirs,
Pour se cacher à sa propre misère;
Robots à l'opposé du monde
Qui se font leur propre ronde
Les écouteurs certis aux oreilles,
L'âme en veille.

Ut le 01/08/2008


Pas faire attention: suis un peu noire ces temps.
Je vous prépare un éclat d'enfance à croquer à la pause, à l'écho de vos propres souvenirs.
Un baiser

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25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 16:50

Juste là, à l'instant du train matin, au pied de la gare criarde,
un chelou cheveulu sale et déguingandé est assis, son gros chien couché à côté. Le chelou pose sa main droite sur la tête du chien, empoigne les poils, et leve, baisse, tape; leve, baisse, cogne, la tête du chien sur le sol!
Chien silencieux, sans un pleur, sans même un frisson de la queue......
J'ai jeté ma colère à la tête du mec. L'a dit que le chien n'avait pas pleuré, qu'il avait même pas mal.... Mais il a arrêté.....
Chelou sans toit sans sous sans eau; chelou des misères qui dérape son pinard sur son seul compagnon!


Ut le 25/07/2008

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24 juillet 2008 4 24 /07 /juillet /2008 17:27

Soleil s'enduit de chaleur

Astique la mer à bronzettes
Allume les cigales en crincrins
Parfume la terre de couleurs
Déshabille les jambes des coquettes
Rigole, et glisse sa sueur
A l'accroche de leurs seins
Rebondis, épanouis, coquins;
Soleil persifleur des regards en cachette
De ces messieurs aux zizis en fleurs.
L'été langueur s'assoupit en câlins
En rires d'amourettes,
Et Soleil s'accoude fou de bonheur
A l'azur ocre de ses matins,
Où, en écho égaré, repose un nuage en goguette.
Soleil clin d'oeil à la lune douceur
Qui blanchit en transparences à son lourd baldaquin;
Soleil déroule son grand rire en pirouette
Et balance ses honneurs
A Toi à Moi, à Tout Un Chacun,
Cathédrale de nos vies en danses, en claquettes
Oublioir à soucis à labeurs.....
.....Soleil ouvre l'été aux Congés Payés.

Ut le 24/07/2008

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19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 22:11

Sax

Aux cuivres et ors
Du saxo
Qui enroule
Ses lourdes grappes,
Cuirs de notes rondes et blondes,
Brassées de croches rousses
Dorées au souffle de l’homme noir.
Déroulements gourds
Bris saccadés
Brève ouverture
Longues basses gorgées d’ocres
Graves et lourdes envolées perlées
D'or 
Sourdes rondes débraillées
Du Jazz.

Ut le 19/07/2008


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13 juillet 2008 7 13 /07 /juillet /2008 06:03

Vacuité.
Ouverture solitaire de l'éveil.
Etirements sur le gourd de la nuit.
Yeux entre ouverts à la lumière encore éteinte du jour;
l'esprit ressasse les oublis, reprend sa marche interrompue,
traverse ses manques, funambule du matin sur la nuit.
Le lit n'est déjà plus le hâvre du repos.
le corps reprends ses gestes:
jambes impatientes derrière le sommeil encore lourd aux paupières.
Mais bouger, rattraper l'ouverture, fuir l'espace des ombres.
Conscience de ce corps qui éveille son repos.
Caresser le ventre qui se lisse au va et vient
d'une respiration surprise en renaissance.
La vie fourmille, monte l'une et puis l'autre,
aux  orées imprécises des cils,
les marches profondes de l'envers des paupières.
Un bruit, là, dehors.
L'humanité a repris son interminable cheminement.
Yeux embués sur la gélatine grise
que le rai d'un soleil d'été ouvre en silence,
à l'abri des volets de la nuit.
Le corps s'impatiente, tourne et retourne, étire ses muscles,
se défaît du lit,
de l'écart indéfini déposé aux côtés de la vie.
Les yeux courent au futur,
mouchent la mèche du dernier rêve en oubli.
Ouverture du regard
La vacuité s'éteint.
La vie reprend sa place, les objets leur quotidien.
Achever de lever le store de la conscience
en poussant le corps hors du lit.
Cette nuit ne fut qu'un autre infini
à porter au crédit du repos sur la fatigue.

Elle se lève.
Pousse le volet.
Remet ses yeux sur le jour.
Une folle cascade d'or lui brûle le réveil:
le soleil est assis au bord de la fenêtre,
et rigole déjà de la somptueuse harmonie
qui pénètre les demeures et les coeurs un peu flétris par la nuit.

Le rythme arrêté a repris son pas,
au chant ensoleillé d'un petit matin d'été,
à l'envolée du jour sur la nuit.

Ut le 13/07/2008


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12 juillet 2008 6 12 /07 /juillet /2008 18:03


Un bonheur est si vite arrivé!
Sur son présent, bien debout, là, les yeux en ballade,
jamais elle n’aurait pensé!
Elle a vu, elle pourrait le jurer
Un p’tit bonheur déluré en escapade.

Elle l’a rencontré au soupir d’un regard,
Un regard dans ses yeux,
Une gifle du hasard 
Au fin fond d'un silence heureux.

Le regard devant son air hagard s’est excusé,
Bredouillé, balbutié, mais qui l’entendait?
De l’avoir ainsi bousculée!
Elle n’a pas répondu, estourbie qu’elle était…..

Et puis à la fin, elle a vu les lèvres entre ouvertes
Qu’accompagnait le sourire ébauché;
Et surtout, mais surtout, ce cœur en goguette
Qui ne semblait pas si gêné
De se montrer au rebord d'une oeillade coquette!

Un frisson.
Yeux baissés.
Elle lui a dit « pardon »
Et vite s’est sauvée,
Ne sachant pas où se mettre tout ce joyeux abandon!

Trop tard elle s’est retournée,
Les yeux avaient tourné la tête
En quête d’un autre regard à baiser
A s’envoyer en conquête!

La prochaine fois prête attention
Où tu poses le regard en ballade
Des fois qu’il glisserait sur un petit jeton
De bonheur déluré.


Ut le 12/07/2008 

 

 

 

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3 juillet 2008 4 03 /07 /juillet /2008 14:32

Le vent sur des brassées odorantes libère le ciel de sa nuit.
Un matin frais, encore loin des turbulences du soleil, surprend les sommeils, élargit les devenirs.
Il installe ses rumeurs, balance les oliviers, secoue la mer alanguie.
Un clin d'oeil sur le coeur de l'humanité affairée: croissants, café, un verre d'eau s'il vous plaît.
La fontaine se réveille, gicle une salve de gloussements transparents, s'entortille au levant.
Le vent du matin détricote les torpeurs, nettoie les cervelles, les fouillis racornis par la nuit; éparpille les déchets d'hier, pousse la fenêtre d'aujourd'hui.
Inspirer sa vague jusqu'au tourni, infiltrer cette saveur qui erre à l'appui de ma fenêtre....
La vie a repris son jour dans les matins clairs de l'été.

Ut le 03/07/2008
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donner l'encre ou les couleurs de sa symphonie à une note.
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