Tu sais, il m'a dit « Je t'aime. »
Enfin!
Mais il avait ces yeux verts et froids qui regardaient trop loin.
Tu sais.
J'ai ri.
J'ai ri jaune....
Tu sais bien comme ils font les garçons : ils jouent l'instrument du corps : ils te bisent, te disent, te lissent... et hop! Tout d'un coup tu te crois belle, et attirante, et tu ne veux plus qu'une chose : leur plaisir et les baiser.
… Parce que c'est ça : c'est la fille qui fait l'amour au mec ; pour que son truc-sexe se lève, concrétise ta beauté.
Toujours.
Et lui, il fait confiance à son truc-sexe... et ses yeux verts s'oublient sur un des murs de la pièce.
S'oublient à ne même plus te sentir Toi ; juste corps à jouer et se faire plaisir.
Musique. Tu sais.
Et si nous étions deux femmes dans le lit, ses yeux verts se fermeraient peut-être pour mieux se concentrer sur le plaisir, mais rouvriraient vite leur regard vide.
Le regard de dedans le corps ; pas sur.
Et il dit « Je t'aime. » Pour recommencer. Pour la prochaine fois. Le prochain corps à son corps.
Mais après tout.....
Pourquoi mettre de l'âme dans les effleurements de corps? Du « je t'aime » dans les sucs des corps?
Qui le demande?
Dieu créé ; procréé... d'amour pur???
Créer et procréer. Dualité âme et animal.
Tout est là, tu sais.
Tu sais.... Ah! Ce besoin d'enfant de lui!
Enfant objet trépignant et toujours, toujours visible, dès le ventre engrossé déjà, de ce truc dur et érigé pour moi. Pour moi seule, ce coup là.
Et les yeux verts de l'enfant né ne diront rien à personne ; rien de la bête assoiffée d'yeux que je suis.
Serai.
Mourrai.
Tu sais.
Tu sais bien.
Enfin... il m'a dit « je t'aime »....!
Ut le 26/03/2010.