Six heures matin quotidien.
Un long tunnel carrelé blanc.
Un escalier de fer qui grinçouillle à gauche.
La femme qui hue-dia une énorme valise dans l'escalier de pierre à droite.
En haut sous la tôle métallique, la fumée de cigarettes.
Un mec qui gratte son nez.
Des tas de gens qui fouillent des téléphones portables.
Des voix basses de couples de collègues.
Des paupières en colère.
L'encore glauque de la nuit qui meurt.
Des sièges de bois bordés de vieilles flaque d'urine par terre.
Le silence infini parallèle, vide, des rails de chaque côté du regard.
Un sommeil qui n'en finit pas de se réveiller.
Lui aussi qui attend le train : mec en gris, casquette et sifflet, qui ne partira pas avec nous.
Le type qui s'assied toujours derrière moi a déjà des écouteurs sur ses oreilles.
L'attente.
Le courant d'air pressé du train qui arrive trop vite, couine ses freins, s'immobilise.
Grappes de gens devant les portes.
Les marches trop hautes.
Le wagon qui sent le vieux.
L'annonce des gares prochaines hurlée dans le micro au-dessus des sièges suintants de miettes, de taches.
Un 20 minutes d'anciennes nouvelles qui tombe (nt?) quand j'ouvre la tablette devant moi.
Ne pas respirer.
Fermer les yeux le temps de sortir un livre de mon sac à dos. Les rouvrir sur les mots enfin, les mots à rêver ailleurs et si loin.
Pour ne pas mourir.
Ut le 01/06/2012